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Toponyme pléonastique

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Le col de Port dont le nom signifie en réalité « col de Col »[1].

Un toponyme pléonastique est un toponyme qui comprend un pléonasme.

Les toponymes les plus anciens concernent les principales singularités topographiques : les montagnes (oronymes) et les cours d'eau (hydronymes), et la façon la plus évidente de les nommer était de les appeler par leur nom générique : mont, vallée, eau, etc.

Au cours du temps, les langues changent, elles évoluent ou sont remplacées par d'autres. Par contre, les noms de lieux ont tendance à se maintenir, devenant ainsi des noms propres dont la signification échappe au plus grand nombre, on dit qu'ils sont délexicalisés. Ainsi, même si Ventoux a signifié « mont » dans une langue antérieure ou dans la même langue qui a évolué et dont le mot s'est perdu, on dira pourtant « le mont Ventoux ».

Un grand nombre d'oronymes (noms de montagnes) sont en fait des redoublements « mont mont » et s'apparentent à des tautologies ; il existe même un triplet, Mongibello Mons :

Autres exemples

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On note également les redoublements :

  • Anse du Vicq « anse de l'anse » (français & vieux normand)
  • Aix-les-Bains Aix signifiant « Eau » et « les bains » signifiant une ville d'eau
  • La Balme-les-Grottes « grotte les grottes » (francoprovençal & français)
  • Châteaudun « château forteresse » (roman & racine celtique dun)
  • le col de Port « col du col » (français & gascon)
  • le col de Cou « col de col » (français & francoprovençal)
  • Le col du Bouchet dans le Queyras "Col du passage (col) secondaire (petit)".
  • la forêt de la Londe « forêt de la forêt » (français & vieux normand)
  • la forêt de Haye « forêt de la forêt », haye (> français moderne haie) avait aussi le sens de « forêt, lisière de forêt » en ancien français
  • le Gué du Vey « gué du gué » (français & normand)
  • Le Gué-de-Longroi « gué du long gué » (français & gallo-roman septentrional)
  • le lac d'Oô « lac du lac de montagne » (français & gascon)
  • le lac de Gaube « lac du lac » (français & gascon)
  • le lac Léman « lac lac » (français & racine indo-européenne, peut-être celtique)
  • le lac Tchad « lac lac » (français & kanouri)
  • Oued Souf « rivière rivière » (arabe & tamazight)
  • le río Ameca « rivière rivière » (Amecatl signifiant rivière en nahuatl[10])
  • le Rubec « ruisseau du ruisseau » (français & vieux normand)
  • le val d'Aran « val de la vallée » (roman & basque)
  • Puente de Alcántara (plusieurs occurrences) « pont du pont » (espagnol & arabe)
  • Latsa erreka (affluent de la Nive) « ruisseau ruisseau » (basque & basque)
  • Canal de la Robine « canal du canal » (français & occitan)
  • Port-Barcarès « port Port » (français & catalan roussillonais)
  • le port du Hable « port du port » (français & ancien normand). Hable a la même origine que havre qui n'est qu'une variante phonétique, toutes deux altération de l'ancien scandinave hafn « port de mer »[11]
  • le département des Côtes-d'Armor « côtes du bord de mer » (français et breton)
  • le Golfe du Morbihan « golfe de la petite mer » (français & breton)
  • L'Île-d'Yeu : Yeu est une évolution du germanique commun *aujō < *aʒwjō « (chose) sur , dans de l'eau », d'où « île » latinisé en Augia dans les textes. Il s'agit d'une formation adjectivale dérivée d’*aʒwō- « eau » < indo-européen *akʷa- « eau » (cf. latin aqua)[12].

Parfois un redoublement signale deux toponymes voisins ayant la même origine (par exemple frênaie), ou signale la présence d'un village et d'un hameau :

Le nom de la ville d'Aire-sur-l'Adour, pour sa part, assemble deux éléments désignant le même fleuve, le premier dérivant de sa forme latine (Atura) et le second correspondant à sa forme moderne (Adour)[13].

Notes et références

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  1. Marcellin Bérot, La Vie des hommes de la montagne dans les Pyrénées racontée par la toponymie, avec le concours du Centre régional des lettres de Midi-Pyrénées, 1998, Milan et parc national des Pyrénées (ISBN 2841137368).
  2. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 1 : Formations préceltiques, celtiques, romanes, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 193), , 1869 p. (ISBN 978-2-600-02884-4, lire en ligne), n° 1105.
  3. André Cherpillod, Dictionnaire étymologique des noms géographiques, Masson, 1986, (ISBN 2-225-81038-9).
  4. T. Burrow and M. B. Emeneau, A Dravidian etymological dictionary, Clarendon Press - Oxford, 1984, (ISBN 0-19-864326-8).
  5. Gilles Lecuppre, « Rois dormants et montagnes magiques », Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, vol. 34, no 1,‎ , p. 347 (DOI 10.3406/shmes.2003.1862, lire en ligne, consulté le ).
  6. (it) « Note di toponomastica, II. Categorie Toponomastiche, 3. Oronimi, nomi presi da montagne o rilievi. » [PDF], sur araldicacivica.it (version du sur Internet Archive).
  7. « Planetary Names: Mons, montes: Mongibello Mons on Io », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le ).
  8. Michel Morvan, Les noms de montagnes du Pays Basque, in Lapurdum, numéro 4, 1999, consulté le 20 décembre 2010.
  9. Michel Morvan, Noms de lieux du Pays basque et de Gascogne, Paris, Bonneton, , 231 p. (ISBN 978-2-86253-334-6), p. 44.
  10. (es) « Ameca », sur jalisco.gob.mx.
  11. Elisabeth Ridel, les Vikings et les mots : L'apport de l'ancien scandinave à la langue française, éditions Errance, Paris, 2009, p. 227 - 228.
  12. Dominique Fournier, « Élément -ey » in Wikimanche [1].
  13. Michel Morvan, Noms de lieux du Pays basque et de Gascogne, Paris, Bonneton, , 231 p. (ISBN 978-2-86253-334-6), p. 81.